[INTERVIEW DE ROSAWAY]
ROSAWAY
À notre plus grande joie, nous avons accueilli Rosaway à l’oreille cassée pour une résidence. Nous avons eu l’opportunité d’écouter défiler deux chansons de leur répertoire. L’occasion pour Nahawa et Léane en compagnie d’une stagiaire nommée Ilona d’interviewer ces talentueux musiciens.
Quand vous vous êtes rencontré et quand avez-vous commencer à jouer ensemble ?
Nous nous sommes rencontrés en 2013 et avons lancé le groupe à la fin 2017.
Qui compose les paroles de vos chansons ?
Nous deux.
Elles parlent de quoi généralement ?
Rachel : Alors là, notre dernier album se nomme “girls”. Il comprend 11 chansons qui mettent en avant différentes femmes et identités féminines. Parmi ces chansons, il y a notamment “walk” qui aborde le thème des femmes sans-abri.
Stef : On avait déjà les idées et les thèmes, mais on n’avait pas vraiment les paroles, à part pour Corrina. Parfois, on avait une partie de texte ou une partie musicale, puis on se disait que ce texte irait bien, ou bien on partait d’un texte et on pensait qu’il faudrait un groove.
On a toujours fait ça tous les deux. Parfois, Rachel arrive avec une mélodie ou des textes, et moi j’arrive avec un groove, une ligne de basse qui me plaît. J’avais parfois une sorte de yaourt, une phrase qui ne voulait rien dire, mais ça sonnait bien. Donc, on a plein de manières différentes de composer.
Pourquoi écrire pour les femmes ?
Rachel : Au départ, on avait plusieurs chansons et idées déjà faites qui visaient des thèmes féminins. Tu sais, quand tu fais un album avec 10 ou 5 chansons, il faut essayer de resserrer le style et qu’elles soient cohérentes. On s’est dit qu’en se mettant des contraintes d’écriture thématique, ça serait plus simple pour nous de développer des chansons qui seraient dans la même idée. On avait déjà plusieurs chansons autobiographiques, alors on s’est dit, autant faire un album sur les femmes. Ce qui tombe bien, c’est que le 8 mars est un vendredi, et dans le monde artistique, les sorties de musique ont souvent lieu le vendredi.
Stef : On a calculé le temps qu’il nous reste pour sortir l’album le 8 mars, donc on a commencé les enregistrements en septembre. Sachant qu’il faut déjà 2 mois pour qu’un label prépare la promotion.
Si j’ai bien compris vous avez adapté vos chansons au live. C’est différent du studio ?
Rachel : C’est vraiment pas la même chose que sur l’album. Enfin, surtout que pour cet album, les chansons sont assez calibrées. Elles font toutes moins de 3 minutes, je pense. Tout va assez vite en fait. C’est vraiment un format pop. Sur scène, ça ne sera pas forcément très intéressant et ça ira trop vite. On avait des idées qu’on voulait développer. En plus, techniquement, on est seulement deux, mais sur l’album, on est nombreux. Il y a des choses qu’on ne peut pas reproduire ou des choses très précises. Par exemple, quand j’enchaîne le chant et la flûte sur l’album, il y a des trucs qui coincent, c’est-à-dire que la flûte finit alors que le chant commence, et c’est juste pas possible, donc il y a des choses à réajuster.
Stef : Franchement, quand on enregistre l’album, on ne réfléchit pas du tout à ça. Donc, on doit tout adapter. Actuellement, on est obligé de rajouter une mesure, parfois deux, parfois on enlève. En live, faire juste trois notes de flûte, ça ne veut pas dire grand chose, il faut le temps que les gens comprennent et adhèrent. Il faut vraiment tout repenser. J’ai l’impression qu’on a réécrit les titres.
Rachel : Il faut vraiment réussir à imaginer la réaction du public. On se base sur nos expériences précédentes avec les autres titres et on essaie de se mettre à la place du public. Finalement, il va nous falloir faire 5, voire 10 concerts pour décider ce qu’on garde ou ce qu’on enlève. C’est un processus d’adaptation et d’ajustement constant.
Pourquoi chanter en anglais ?
Rachel : C’est super intéressant de voir comment chaque langue a sa propre couleur et musicalité ! Quand on a commencé le projet, la couleur était très anglo-saxonne et le français ne collait pas à l’époque. Mais si tu écoutes le nouvel album tu verras qu’il y a trois chansons en français. Donc, ça évolue un peu.
En utilisant une autre langue, ça rajoute comme un costume, ça permet de se mettre en condition et de faire une dichotomie entre ce que tu es et ce que tu présentes en public. À force de composer et d’être sur scène, en mélangeant ce qu’on est et ce qu’on veut dire, on assume peut-être plus de choses. Ma voix n’a rien à voir en français, elle sonne plus pop et moins jazz. Et on écrit également de manière différente, il y a un côté plus intime en français, peut-être parce que c’est notre langue. C’est vraiment intéressant de voir comment la musique et la langue se complètent et se transforment !
Stef : tu n’as pas la même puissance vocale également.
Il n’y a que Rachel qui chante ?
Stef : Moi je fais deux, trois chœurs et c’est seulement histoire d’appuyer le refrain.
Rachel : Tu veux pas chanter ?
Stef : Je ne supporte pas ma voix et faudrait que je prenne des cours de chant (rire)
Plus sérieusement, je n’ai pas encore trouvé la position confortable pour moi. Pour jouer de la batterie et chanter, il faudrait vraiment avoir un micro devant moi. Forcément, je fais des mouvements hyper amples, je me lève et m’assois tout le temps. Donc, il y a des contraintes techniques.
Ilona : Et pourquoi pas un micro élevé ?
Stef : Je pourrais mais ça posera problème pour le style du set et ça veut dire qu’il serait tout le temps au-dessus de moi donc il reprendrait tous les sons de la batterie qui sont très puissants.
Rachel : cela dit la première fois qu’on a joué ensemble sur scène c’était malheureusement une catastrophe (rires).
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