[ Retour sur notre soirée avec Mylène Breuil de Stop Violences Sexistes ]

L’oreille cassée a eu l’honneur en cette soirée du 3 février 2022 d’accueillir Mylène Breuil, une jeune femme de 24 ans engagée et déterminée à travers sa micro entreprise Stop Violences Sexistes (SVS) à lutter contre les violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire et professionnel. Retour sur cette soirée. 

Mylène Breuil nous a partagé un débat et des informations sur un sujet plus qu’essentiel dans notre société actuelle : le combat contre les violences sexistes et sexuelles. Elle nous rappelle que depuis ce début d’année, 10 femmes ont été tuées par leurs (ex) compagnons. Le but est alors d’informer et de sensibiliser sur les violences faites aux femmes pour ne plus aboutir à cette forme qui est l’une des plus graves du sexisme.

La conférence s’est articulée autour de trois points : la définition du sexisme, le sexisme dans la sphère publique et privée et enfin les manières pour lutter contre le sexisme dans nos vies quotidiennes.

La première partie a permis de poser les bases élémentaires de ce qu’on entend par le terme de sexisme que Mylène Breuil définit comme étant un comportement discriminant lié au genre qui touche essentiellement les femmes. Nous avons pu aborder, et la salle a pu débattre, sur les clichés concernant les filles et les garçons que nous apprend la société depuis la plus tendre enfance. Mylène nous a d’ailleurs informé que ces rôles et clichés sont loin d’être profondément naturels puisque de plus en plus de chercheurs montrent que par exemple les femmes durant la préhistoire chassaient, ce qui est loin du cliché de la femme cueilleuse qui s’occupe des enfants.

Anecdote de soirée : connaissez vous Mileva Maric Einstein ? Elle était la collaboratrice d’Albert Einstein ainsi que sa première épouse. Elle a grandement contribué à ses travaux sur la physique. L’intervenante nous a fait part de cet exemple durant cette soirée débat pour nous montrer comment les femmes sont invisibilisées par l’histoire face aux hommes qui les entourent. 

La deuxième partie de la soirée consacrée à la violence sexiste dans la sphère privée et publique nous a permis de revenir et débattre par la suite sur des situations quotidiennes très violentes pour les femmes : les phrases sexistes de l’entourage, le devoir conjugal (qui n’a pas lieu d’être dans un couple. Le viol conjugal est d’ailleurs reconnu et puni par la justice française depuis 1990), la contraception comme étant une affaire de femmes et bien d’autres. Dans l’espace publique nous avons pu mentionner le monde de la publicité qui véhicule beaucoup de clichés genrés, le marketing de genre mais aussi et bien sûr les fameux thèmes du harcèlement de rue et du sexisme en entreprise. L’échange durant la soirée à permis à des femmes de témoigner de différentes situations sexistes qu’elles ont vécu.

Enfin, et peut être la partie la plus importante de la soirée : comment donc combattre ces discriminations et ces violences ? Mylène nous a dirigé sur plusieurs points: tout d’abord celui de ne pas remettre en question les paroles d’une victime de sexisme et d’instaurer un climat de confiance. Il est aussi recommandé de ne pas forcer une victime à porter plainte et de lui laisser le temps si elle compte le faire. Que de recommandations pour mieux affronter la violence quotidienne et mieux aider les personnes autour de nous.

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Nous vous laissons pour finir cet article sur des questions auxquelles Mylène a bien gentiment voulu nous répondre sur le sexisme et sa micro entreprise. Enjoy it ! :

1. Tout d’abord présentez vous et dites nous en un peu plus sur stop violence sexiste : quelles sont vos actions, pour qui, quelles aides vous proposez, comment vous joindre ?

Je m’appelle Mylène, j’ai 24 ans et j’ai décidé de créer Stop Violences Sexistes en réaction à l’actualité et à mon envie de lier mon travail avec mes convictions. SVS s’adresse à tout le monde puisque je m’adapte aux différents publics à travers des interventions / formations pour se sensibiliser aux VS et surtout les prévenir. 

Je suis joignable par mail (stopviolencessexistes@gmail.com) mais aussi sur la page Facebook SVS. 

2. Pourquoi votre engagement dans le combat contre les violences sexistes ?

Je pense que mon combat a commencé avec ce que j’ai pu observer comme différence entre ma mère et mon père, puis entre les filles et les garçons dès le collège. Je pense également que mon homosexualité m’a permit d’ouvrir plus rapidement les yeux. 

3. Pouvez-vous nous dire en quelques termes ce que sont les violences sexistes ? Et qu’est ce qui différencie ce terme des violences sexuelles ?

Les violences sexistes regroupent les agressions ou micro agressions liés au genre. Les violences sexuelles incluent également les violences faites aux enfants majoritairement. 

4. Avez-vous des chiffres clés ou des informations clés à transmettre sur les violences sexistes ?

3 femmes sur 5 subiraient du harcèlement sexuel au travail. Plus de 100 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint ou ex. 3 viols sont commis chaque heure. 

5. Les jeunes sont-ils davantage touchés par les violences sexistes ? Quelles formes prennent ces violences chez les jeunes ?

Les jeunes ne sont pas plus exposés à ces violences. Chaque tranche d’âge ou milieu social se heurte aux mêmes violences. Les jeunes sont tout de même plus touchés par ce qui est harcèlement sur les réseaux sociaux (revenge porn notamment). 

6. Comment sur le plan individuel les individus peuvent ils lutter contre les violences sexistes et sexuelles ?

Sur le plan individuel, s’informer c’est déjà agir. Pour lutter contre ces violences, il faut les connaître et comprendre leurs mécanismes pour s’aider soit même ou aider les autres. 

7. Avez-vous des noms d’organismes ou bien des sites internet où les personnes pourraient s’informer sur les violences sexistes et sexuelles ?

On peut se renseigner plus amplement sur la page Facebook des organisations Nous Toutes, Osez le Féminisme qui sont des associations pionnières du mouvement, sur les Instagram Memespourcoolkidsfeministes , pepitesexiste ou en lisant des ouvrages spécialisés.